Jérôme Boutillier va réaliser une performance inédite le lundi 8 juillet en l’église de Montperreux, en interprétant au piano Le Voyage d’hiver de Franz Schubert. Le baryton précise qu’il a transposé cette composition d’un demi-ton par rapport aux tonalités originales du cycle, tout en préservant les rapports de tonalités. Bien que la plupart des chanteurs lyriques maîtrisent un ou plusieurs instruments, peu osent chanter sur scène en s’accompagnant eux-mêmes. Le Voyage d’hiver , interprété par Jérôme Boutillier, nous propose de revenir aux sources du célèbre cycle. Le baryton, qui exerça le métier de pianiste avant d’aller en Autriche s’initier au « Kammergesang sur instruments historiques, est l’un des seuls aujourd’hui à pouvoir réaliser cette interprétation unique, chantée depuis le clavier, qui apporte indéniablement un supplément d’âme à cette œuvre emblématique du romantisme. À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, des musiciens comme Jules Massenet et Reynaldo Hahn ont pratiqué cet exercice en public.

Après avoir joué et chanté dans de grandes salles, comment abordez-vous de venir à Montperreux, petit village du Haut-Doubs ?

« Je viens exactement dans le même état d’esprit et de préparation à Montperreux que si je devais chanter Escamillo au Bayerische Staatsoper, l’engagement n’est pas ajustable en fonction du prétendu public. On ne sait jamais qui sera dans la salle, et même dans un concert considéré comme modeste, il peut y avoir une oreille attentive qui se fait une idée. En outre, de par mes racines paysannes, j’ai une passion pour la France des territoires, et je considère comme essentiel de pouvoir permettre l’accès au concert au plus grand nombre et surtout au public le plus varié possible. La place de l’artiste est et doit rester au milieu du peuple, que ce soit celui du Théâtre des Champs-Élysées qu’au fin fond de l’Allier, qui ont tous deux droit à la même qualité ». Lundi 8 juillet 20 h église de Montperreux.